Les mutants (en cours)

Avec Léa Habourdin

Loin de la représentation encore dominante d’univers cloisonnés et intactes, nous évoluons dans un contexte d’imbrication croissante. Humains/non-humain, ville/nature, passé/présent/futur sont des catégories qui tendent à se brouiller. Les tremblements du monde (du monde physique et de ses imaginaires) favorisent les zones de frottement, mêmes microscopiques, entre les différentes versions de la réalité.

Ainsi le temps mêlé de l’Anthropocène abrite des êtres augmentés, complexes et presque magiques qui grouillent parmi nous. Suivant l’exemple d’homme-abeilles qui viennent remplacer les insectes disparus de certaines régions en Chine pour polliniser manuellement les fleurs, on entend, dans ces espaces de lisière, se raconter d’autre fables de réparation. Ces fables imaginent de nouveaux héros qui restaurent, raccommodent, recomposent, empruntent aux définitions d’un monde ou de l’autre dans des écosystèmes souvent défaillants mais surtout instables, en constant remembrement. Ils proposent des gestes, ouvrent des voies pour habiter ce terrestre en recomposition.

Quelle géographie déploient ces nouveaux êtres au monde ? A quel territoire adhérent-ils ? Quelle carte construisent-ils pour nous y donner accès ? Quelle architecture produisent-ils ? À la surface du monde se développe un système de navigation alternatif. Chacun de ces animés modifie l’espace qu’il habite et ouvre un nouvel espace-temps, nous invitant à le suivre. Stratégies d’entre-capture, emprunts de logiques, point de transit sont autant de phénomènes observables. Ces effets d’interactions entre les sphères font émerger des possibles. Habiter-en-oiseau,Devenir-plante, Découvrir-la-mer-à-cheval sont des aventures à la portée de celui-ci qui saura s’aventurer dans ces franges.

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