Ville-Forêt
Résidence à la Villa Le Nôtre au Potager du Roi (ENSP-Versailles)
Septembre 2018- Mars 2019
Projet : « La ville-forêt, réécriture cartographique d’un mythe à l’ère de l’Anthropocène »
Territoire : Forêts urbaines et ville-forêt
Qu’est-ce qu’une Ville-Forêt ? Un slogan, une esthétique, un concept, une méthodologie de projet, une demande sociale, une consigne politique…Malgré la force de sa réapparition aujourd’hui et sa contamination au domaine de l’aménagement, la Ville-forêt est un vieux fantasme, une histoire recyclée et appréhendée par des prismes différents au cours du temps.
Ce projet est le récit d’une enquête menée sur les forêts urbaines (intraurbaine et périrubaine) comme zone de friction et miroir de nos sociétés. Les forêts urbaines sont des milieux qui subissent de fortes pressions et sur lesquelles se superposent une multitude de problématiques (écologiques, économiques, social et politique) qui se cristallisent dans des conflits d’usage. Elles sont également le réceptacle de projection d’imaginaires hypernaturalistes pour des urbains très souvent déconnectés de leur environnement naturel.
Par le dessin et la cartographie, ce travail tente d’explorer les strates (réelles et imaginaires) qui ont «construit» ces milieux, notamment en Île-de-France (Yvelines). Ces strates sont autant de calques d’un territoire physique et philosophique sur lequel nous vivons mais que nous devons reconsidérer en redessinant son atlas. Celui-ci doit se déployer comme un nouvel espace-temps ; un moyen de nous interroger sur la définition de ces milieux hybrides. C’est également l’occasion de réfléchir à la place du vivant dans l’aménagement et de rendre possible l’émergence de récits alternatifs. En quittant les récits de fin du monde engendré par l’Anthropocène vers celui de la Ville-forêt, on passe d’un « conte d’avertissement » à un « conte d’incitation » celui d’un autre monde habitable. Plus qu’une série d’images de la Ville-Forêt, cet atlas propose un procédé de réécriture du rapport de nos sociétés occidentales à la forêt et au sauvage.
Ce travail de recherche a donné lieu à un séminaire dans le cadre de « L’école Ouverte » de la BAP ! (Biennale d’architecture et du paysage) en juin 2019
Avec Paul Arnould (Biogéographe ENS LSH Lyon) et Caroline Prévot (écologue CESCO MNHN CNRS) – Table-ronde : Léa Habourdin (photographe), Isabelle Daïeron (designer) et Alexandra Arènes (architecte)
